De plus en plus, les zones d’intérêt pour l’exploitation du pétrole et
du gaz sont également reconnues et appréciées pour leurs ressources
en biodiversité. La biodiversité, le réseau complexe de gènes,
espèces, écosystèmes et processus écologiques qui soutient la vie
sur la Terre, fournit à la société humaine nourriture, médicaments,
ressources naturelles, services écologiques et bienfaits spirituels et
esthétiques. Cependant, cette biodiversité est menacée aujourd’hui
par les activités humaines plus qu’elle ne l’a jamais été. Bien que
les opérations concernant le pétrole et le gaz ne constituent souvent
pas la menace la plus importante pour la biodiversité dans une
région, elles peuvent avoir une gamme étendue d’impacts négatifs
sur les écosystèmes. Dans certains cas, les activités des compagnies
peuvent aussi apporter une contribution positive à la conservation
de la biodiversité. Face à la demande croissante d’énergie et à la
probabilité que le pétrole et le gaz seront utilisés pour satisfaire une
grande partie de cette demande au cours des prochaines décennies,
il est à craindre que le risque posé par les projets de développement
énergétique à la biodiversité continue à augmenter.
La juxtaposition des besoins énergétiques et des valeurs de la
biodiversité a conduit à des choix difficiles, à la fois pour l’industrie de
l’énergie et pour les organismes de conservation. Pour les compagnies
d’énergie, la difficulté consiste à trouver un moyen de satisfaire la
demande publique en fournissant en abondance et à bas prix des
produits dérivés du pétrole et du gaz et, en même temps, de répondre
aux attentes de la société en ce qui concerne la responsabilité sociale
et environnementale des entreprises, y compris la protection de la
biodiversité. Beaucoup des plus grandes compagnies s’aperçoivent
que l’inclusion de la conservation de la biodiversité dans leurs prises
de décisions, politiques et opérations leur confère des avantages
stratégiques, opérationnels, financiers et de réputation. Pour les
organismes de conservation, la difficulté consiste à être la voix de
la conservation de la biodiversité tout en travaillant avec l’industrie
pour trouver l’équilibre entre les menaces potentielles que représente
l’exploitation du pétrole et du gaz et les opportunités de mise à profit
de l’influence, de l’expérience et des ressources des compagnies
d’énergie pour les efforts de conservation.
Pour résoudre ces problèmes, plusieurs des plus grandes
compagnies d’énergie et des organismes de conservation se sont
unis pour former l’Initiative Énergie et Biodiversité (EBI, de
l’anglais Energy and Biodiversity Initiative), afin de produire
des directives, des outils et des modèles pratiques pour intégrer
la conservation de la biodiversité aux activités en amont de
l’exploitation du pétrole et du gaz. Ce rapport présente un résumé
de l’analyse et des conclusions de l’EBI à ce jour. Bien que ce
rapport et d’autres produits de l’EBI portent spécifiquement
sur la biodiversité, il est important de noter que la conservation
de la biodiversité comprend une partie intégrante des objectifs
d’un développement durable. Il y a beaucoup d’autres questions
importantes concernant le développement énergétique et ses
impacts environnementaux et sociaux, y compris les droits des
peuples autochtones, la dépendance des communautés locales
envers la biodiversité, les chevauchements entre les terres
désignées pour une protection légale et les terres appartenant
ordinairement à des peuples autochtones ou utilisées par ceuxci, le rôle des gouvernements, l’impact des déversements de
pétrole associés au transport et la contribution de l’utilisation des
combustibles fossiles à un changement de climat global. Bien que
nous ayons choisi d’aborder uniquement dans cette Initiative les
questions concernant la biodiversité, nous reconnaissons que la
biodiversité ne peut pas et ne doit pas être considérée de façon
isolée, mais peut seulement être gérée correctement si elle est
prise en compte en conjonction avec d’autres aspects et domaines
potentiels d’impact d’un développement à long terme, y compris
des considérations sociales et économiques, la pollution et les
problèmes de santé.